(Article publié en octobre 1992 dans le dernier bulletin de l’association France-URSS/Côte-d’Or)
La disparition de l’Association Nationale France-URSS constitue, pour beaucoup de ses adhérents et amis, un perte irrémédiable. « France-URSS » a vécu, l’URSS a vécu et donc il ne serait plus nécessaire d’entretenir des relations avec cet immense « continent ».
Le spectacle de l’évolution de la CEI, de la Russie, les violences nationalistes dans certaines régions de l’ex-URSS aggravant ce sentiment de perte. Quels partenaires peut-on trouver dans ces républiques, en Russie notamment, qui justifieraient la création d’une nouvelle association ?
Eh bien, nous sommes nombreux qui pensons, au contraire, qu’il est urgent d’entretenir et de développer des relations actives avec les Russes, les Ukrainiens, les Géorgiens, les Arméniens… et tant d’autres.
D’abord, beaucoup d’entre eux espèrent vivement nous retrouver et lancent vers nous des appels, individuels ou collectifs ; ils veulent dialoguer, sortir de leurs pays, franchir les frontières, contribuer à la renaissance de leur patrie, à l’essor de leur culture et développer leurs échanges avec les Français.
Il y a dans cet immense ensemble de pays qui vont – difficilement – vers un nouveau destin, des forces bouillonnantes, des talents, des créateurs, mais aussi des citoyens, des hommes et des femmes qui souhaitent qu’on les entende, qu’on les aide (pas seulement de façon matérielle, même si cela est urgent),. En un mot, ils veulent s’intégrer à ce vaste continent dont on les avait retranchés : l’Europe.
Il ne s’agit pas là de l’Europe de Maastricht qui suscite tant de débat en France et ailleurs.
Ce qu’ils souhaitent c’est, selon le mot fameux, une Europe qui aille de l’Atlantique à l’Oural (et même au-delà), une Europe capable de contribuer à la paix, qui participe de façon décisive à la destruction des armes nucléaires, qui évite, grâce à un immense effort de solidarité que des centaines de millions d’hommes et de femmes sombrent dans la misère et le chaos, peut-être dans la guerre civile, alors qu’ils peuvent apporter à l’humanité leur génie propre, leur soif de liberté et de démocratie véritable, leurs capacités de construire le monde du 21ème siècle et l’opposer à celui des trafiquants et des maffiosi de Moscou et d’ailleurs.
Voilà pourquoi nous pensons qu’il est plus utile que jamais que les gens de Moscou, d’Alma Ata, de Kiev ou de Tbilissi trouvent des amis à Paris, à Lyon … à Dijon. Voilà pourquoi il faut rejoindre Bourgogne-Eurcasie pour l’aider dans cette tâche.
René Justrabo – Fernand Marchal – André Belleville – Jean Barbier – Jean Bondoux – Gisèle et Roger Bouguin – Christiane Clos – Ivan Domergue – Nicole Dupré – Colette Ecoffet – Marcel et Rosanne Harbelot – Elizabeth Krahenbuhl – Maryse Lignier – Anna et Louis Londechamp – Geneviève Lolive – Jean Mignotte – Jacqueline Vuillemin – Françoise Weil